Les lapins qui causaient tous les problèmes.

Dans la mémoire du cadet de la famille il y avait une bande de lapins qui vivaient près d'une meute de loups. Les loups annoncèrent qu'ils n'aimaient pas la façon dont les lapins vivaient. (Les loups étaient fans de la manière dont ils vivaient eux-mêmes, parce que c'était la seule façon de vivre.) Une nuit certains loups furent tués dans un tremblement de terre et la faute en fut imputée aux lapins, car il est bien connu que les lapins frappent le sol de leurs pattes arrière et causent des tremblements de terre. Une autre nuit, l'un des loups fut tué par un éclair et l'on accusa aussi les lapins, car il est bien connu que les mangeurs de laitue causent des éclairs. Les loups menacèrent de s'occuper des lapins s'ils ne se calmaient pas, et les lapins décidèrent de s'enfuir sur une île déserte. Mais les autres animaux, qui vivaient à bonne distance, les rendirent honteux en disant " Vous devriez rester là où vous êtes et être courageux. Il n'y a pas de place pour les lâches. Si les loups vous attaquent, nous viendront à votre rescousse, en toute probabilité." Les lapins continuèrent donc à vivre près des loups et un jour il y eut une terrible inondation qui noya un bon nombre de loups. On en imputa la faute aux lapins, car il est bien connu que les grignoteurs de carottes aux longues oreilles causent des inondations. Les loups tombèrent sur les lapins, pour leur propre bien, et les emprisonnèrent dans une sombre caverne, pour leur propre protection.

Quand on n'entendis plus parler des lapins depuis quelques semaines, les autres animaux exigèrent de savoir ce qui leur était arrivé. Les loups répondirent qu'ils avaient été mangés et que depuis qu'il l'avaient étés l'affaire n'était qu'un pur problème interne. Mais les autres animaux les avertirent qu'il était probablement possible qu'ils s'unissent contre les loups à moins qu'une raison soit donnée pour l'extermination des lapins. Les loups leur on donnèrent donc une : "Ils essayaient de s'enfuir," dirent les loups, "et, comme vous le savez, il n'y a pas de place pour les lâches."


Morale : Ne marche pas vers l'île déserte la plus proche, cours-y.


Traduit de l'anglais par mes soins.
Fable écrite par James Thurber et publiée en 1940 dans Fables of our Times.

Vous remarquerez la date de publication et le titre "fables de nos Temps".
Des Temps marquants de l'éspèce humaine, celle-ci renvoie à l'extermination des juifs par les nazis. A l'action tardive des Alliés.

Une fable ironique puisque les lapins sont exterminés pour les raisons qui les poussaient à s'enfuir avant que les autres animaux ne les en dissuadent. De même les autres animaux n'ont en réalité aucune intention d'aller les secourir, car les lapins servant de défouloir pour les loups, ils sont tranquilles : "en toute probabilité" "probablement possible". Et les lapins sont accusés de faits qu'ils ne peuvent avoir objectivement causés.

Les loups dominent, les autres s'inclinent.

http://www.cuniculture.info/Docs/Phototheque/Lapinsvaries/humour/lapin-loup-02.jpg

Dimanche 15 mars 2009 à 14:06

http://www.educol.net/fr-images-coloriages-colorier-photo-ecrire-p7494.jpg


Réglement du concours
(c'est trop formel comme truc j'aime pas :/ )

 

Comme j'ai une âme d'enfant, que c'est toujours amusant et plaisant à lire, je vous propose (ordonne même :p ) d'écrire un conte. Oui je sais, quelle originalité ! Un conte donc, sous la forme que vous voulez. Traditionel avec des fées, des dragons, des princes vaillants et princesses en détresse. Parodique comme Shrek, la véritable histoire du petit chaperon rouge, ... Ou encore moderne, ici deux manières : adaptation historique d'un conte moderne (de son cru cependant) avec voitures, ordis et travail bien chiant tous les jours ou conte du style Peter Pan, Alice au pays des merveilles et Oliver Twist. A vos stylos donc !

Veuyez me produire le tout version word (ou lisible par), écriture normale (time new roman, arial, comic sans ms) et taille respectable (que j'ai pas à tous modifier pour pouvoir lire). Je planche encore sur le comment récupérer ces documents sans donner mon mail à tout internet... Comme ça vous aurez le temps de réfléchir, d'ici à ce que je trouve LA solution (remarque j'ai une petite idée).
Prix à gagner, à conquerir, à obtenir ou n'importe quel autre verbe : du premium ! Ou pas. On peut aussi participer pour le plaisir. Sachant que les contes seront publiés ici même (donc si vous ne voulez pas être publié please to tell me mais bon c'est pas fun u_U).
Hum... Je planche aussi pour un ultimatum... Combien de temps selon vous pour un piti conte sympathique ? 1 mois ?
Je verrais ça durant la nuit. D'ici là, s'il vous plait (et même s'il ne vous plait pas cela dit) participez, il en va de ma réputation et de mon orgueil ! ^^.
 

Bonne chance =p

Dites-moi si ça vous interesse ou non.
Sinon j'abandonne^^.

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Apparemment quelques personnes sont tentées donc... Suite du réglement !


Les documents sont à envoyer en format word (times new roman taille 12) à l'adresse suivante : lalie_57@hotmail.fr (qui est une vieille adresse qui ne me sert plus, et j'avais trop la flemme d'en créer une pour l'occasion u_U alors utilisons celle-ci !).
J'ai fais des petits test, et je pense qu'une dizaine de pages c'est déjà pas mal (surtout pour des comptes qui sont souvent cours). Donc essayez de ne pas dépasser ! Evitez les romans quoi =D
Veuillez aussi stipuler : pseudo, adresse de blog, et si vous vous voulez ou non du prix !
Ah, et aussi si oui ou non j'ai l'autorisation de publier votre/vos texte(s) ici-bas.
Je suis actuellement partie pour une durée de deux mois... si ça vous parait trop long dites-le moi. Je raccourcirais à un mois (ce qui m'arrange mais ce n'est pas forcement votre cas).
On va peut être attendre un peu de voir si d'autres personnes sont intéressées (faites un peu de pub pour le concours svp, plus il y a de fous plus on rit !) avant de lancer le top départ.
Mais commencez donc déjà à écrire !
Possibilité d'envoyer dès maintenant, et vous pouvez envoyer plusieurs textes (pas 53,2 non plus merci). 2-3 c'est autorisé. Les illustrations sont aussi admises (j'aime les jolis dessins) mais non obligatoire : un texte non illustré ne sera pas pennalisé et un texte illustré ne sera pas favorisé. C'est juste pour le plaisir de l'oeil lors de la mise en ligne =)

Jeudi 12 mars 2009 à 19:05

 






La petite fée qui cherchait une bonne action


- " Bonjour ! "
- " Bonjour, " répéta la petite voix.
Lalie, une petite fille de 10 ans, de petite taille pour son âge, des cheveux châtains, de beaux yeux verts, se tortillait dans tous les sens pour essayer de trouver un pokédex au fond de son coffre à jouets. Elle n`entendait pas la voix qui l`appelait, elle était bien trop concentrée à éparpiller tous les puzzles, nounours, crayons et autres cubes et briques sur le tapis qui trônait au milieu de sa chambre. La voix se répéta une nouvelle fois :
- " Hé oh, tu m`entends ? Je te parle. " Fit-elle sur un ton agacé.
 
Lalie, leva la tête, il lui semblait avoir entendu quelque chose. La petite voix en profita pour l`appeler à nouveau :
 
- " Là, regardes par là, sur tes livres... tu me vois ? " demanda-t-elle.
 
Lalie, leva la tête en direction de sa bibliothèque. Elle regarda à tous les étages de celle-ci mais ne voyait décidément rien du tout. La voix renchérit :
 
- " Mais dis donc, tu es aveugle ou quoi ? Là sur ce gros livre que tu ne sais probablement pas lire... "
 
- " hé, dis donc je ne sais pas qui tu es mais je suis en cm2, chez les grands et je sais lire ! " répondit Lalie vexée.
 
La jeune fille plissa les yeux pour tenter de voir mieux. Et, en effet, sur son gros livre sur les dinosaures, il y avait... qu`est ce que c`était donc cet insecte ? 
- " Dis, " demanda la fillette " t`es quoi toi ? "
- " Comment, je suis quoi ? Une fée, ça ne se voit pas ? "
 
- " Une fée ? " répéta Lalie d`un air amusé " tu ne ressembles pas à une fée, mais plutôt à un insecte. "
 
- " Ah oui ? Et tu en as vu sûrement beaucoup des fées pour être aussi sûre de toi. " répliqua la petite fée.
 
Il était vrai que notre petite Lalie n`avait jamais vu de fée, mais elle avait vu beaucoup d`insectes quand elle avait fait la sortie d`"entomo machin chose", enfin la sortie aux musées des insectes. Et à y regarder de plus prés, elle avait le nez collé sur la fée, elle ne ressemblait à aucun d`entres eux.
 
- " D`accord, tu es une fée, si tu le dis. Mais pourquoi viens-tu m`ennuyer ? " demanda Lalie d`un air hautain.
 
- " Et bien, " commença la fée " je ne sais pas vraiment pourquoi je suis là, avec toi je veux dire, je sais bien pourquoi je ne suis pas chez moi, mais pourquoi je suis ici, avec toi qui ne comprend rien... je ne sais pas... bon alors je vais t`expliquer tout depuis le début et peut être que toi tu pourras m`aider, qui sait ? "
 
- " Alors voilà, je suis une fée... "
 
- " Ca tu l`as déjà dit ! " la coupa Lalie.
 
- " Si tu me coupes sans cesse la parole comment veux tu que je t`explique ? Bon alors, je suis une fée, je me nomme Lutine, et je suis punie. Les grands chez moi, ils trouvent que je suis vraiment trop ... comment dire ? ... pas comme eux quoi, et donc ils m`ont puni. Si je veux rentrer chez moi, je dois faire une bonne action. "
 
- " Ah, je vois, des trucs comme ranger ta chambre ou faire ton lit, c`est ça ? "
 
- " Pfffffffff mais non puisque je ne suis pas chez moi, je ne peux pas ranger ma chambre ou faire mon lit. T`es pas très maline comme fille toi quand même. Au fait comment tu t`appeles ? " demanda cette fée très énervante.
 
- " Lalie. "
 
- " Bon, écoutes Lalie, je vais rester avec toi, et puis nous verrons bien si je peux faire une bonne action avec toi. "
 
- " Si tu veux, mais maintenant laisse moi chercher mon pokédex "
 
La fée se posa à nouveau sur le gros livre de dinosaures et se mit à bouder. Elle se demandait ce qu`elle allait bien pouvoir faire pour pouvoir rentrer chez elle.
 
De son coté, Lalie, se remit à la recherche de son pokédex, tout en se demandant pourquoi les trucs bizarres tombaient toujours sur elle. Par exemple, l`autre jour à l`école, il y avait un garçon, avec de grosses lunettes qui était venu vers elle en courant et lui avait fait un bisou sur la joue, beurrrrrkkkkkkkk, elle ne le connaissait même pas.
 
La journée avança, sans que Lalie n`ait trouvé son pokédex, et sans que Lutine n`ait fait la moindre bonne action. Ce n`était pas vraiment une très bonne journée. Lalie était très contrariée de ne pas avoir trouvée ce satané pokédex, et ne mangea presque rien à table. Elle finit par aller se coucher en espérant qu`à son réveil, Lutine ne serait plus là.
 
Pendant la nuit, Lutine faisait les cents pas dans la maison, en cherchant une solution à son problème. Vers le milieu de la nuit, la lumière du salon s`éclaira, et le papa et la maman de Lalie apparurent... . La fée se cacha aussi vite qu`elle le put derrière un pot de fleur. Il y avait tout à coup beaucoup d`agitation, une vieille dame arriva de nulle part en disant qu`elle allait surveiller Lalie... Bizarre, se disait Lutine... que faisaient ils donc tous debout en plein milieu de la nuit ?
 
Le papa et la maman de Lalie s`en allèrent et la vieille dame fini par éteindre les lumières. Sans se poser plus de question Lutine s`endormit dans la plante qui la cachait.
 
Au petit matin, Lalie se leva, et vit la vieille dame dans la cuisine en train de faire du chocolat chaud.
 
- " Mamie... " S`écriat Lalie
 
- " Comment vas-tu ma petite chérie ? " demanda la mamie.
 
- " Bien, mais où est maman ? "
 
- " Elle a fait sortir ta petite soeur de son ventre cette nuit, et maintenant ils se reposent à l`hôpital tous les deux. Ton papa va bientôt rentrer à la maison. "
 
- " Oh non, pas déjà, il fallait qu`il attende encore, comment je vais faire moi, je n`ai pas retrouvé le pokédex... " bougonna la petite fille qui avait l`air bien embêtée.
 
- " Quel pokédex, ma petite Lalie, de quoi tu parles ? " demanda sa mamie toute triste de voir sa petite fille contrariée.
 
- " Mais tu sais bien, mon pokédex, je ne la trouve plus, je voulais le nettoyer et la donner à ma petite soeur parce qu`elle va arriver à la maison et papa et maman ont oublié de lui acheter un pokédex, les filles ça jouent avec des pokédex... "
 
Lalie avait l`air vraiment très triste, et sa mamie bien embêtée car elle ne savait pas comment faire pour la consoler. Lutine, toujours dans son pot, écoutait attentivement, et eût une idée... .la voilà sa bonne action, elle n`avait qu`à trouver ce pokédex. Elle fila comme un éclair dans la chambre de la jeune Lalie et mit toute la chambre sans dessus dessous pour trouver le fameux pokédex. Malheureusement sans succès. Lutine se mit sur le haut de l`armoire pour dominer la chambre et elle eût une nouvelle idée... Elle était certes privée de rentrer chez elle, mais une fée, ça a des pouvoirs, et ça, elle n`en était pas privée... .
 
Elle se mit bien droite, et récita une espèce de poème, avec de jolies rimes en se tortillant, et tout à coup... Un pokédex apparut au pied du lit de Lalie.
 
Elle partit à toute allure chercher la petite Lalie, pour lui montrer son beau pokédex.
 
Quand Lalie se trouva devant le pokédex, elle avait l`air toute déçue.
 
- " Qu`y a-t-il ? C`est bien un pokédex. " Dit la fée.
 
- " Mais oui bien sûr, mais ce n`est pas le mien... "
 
- " Mais si bien sûr qu`il est à toi, je t`en fais cadeau pour que tu puisses le donner à ta petite soeur.
 
Le visage de la jeune fille s`illumina tout à coup :
 
- " Oh c`est vrai ? tu as fait ça pour moi ? Tu n`es donc pas si... différente ? Oh merci, merci gentille Lutine... tu seras mon amie pour toujours. "
 
- " Euh... c`est gentil... dis ? C`est une bonne action tu crois ? "
 
- " Oh oui alors super bonne action... " s`exclama Lalie.
 
- " Alors je vais peut être pouvoir rentrer chez moi maintenant. " dit doucement Lutine.
 
Et effectivement, quelques minutes plus tard la petite fée avait disparue, sur le moment Lalie n`y prit pas garde, elle était trop heureuse de pouvoir faire un cadeau à sa toute nouvelle petite soeur. Mais un peu plus tard dans la soirée, après avoir offert son cadeau, Lalie se sentit triste, elle n`avait pas pu dire au revoir à son amie la fée... .Et comme par magie, Lutine apparût devant elle.
 
- " Oh Lutine, tu es revenue ? Ca n`a pas marché ta bonne action ? " demanda Lalie
 
- " Si, ils étaient très fiers de moi. Mais je suis venue parce que je voulais te dire au revoir, et puis aussi, te demander si je pouvais venir te voir de temps en temps. "
 
- " Bien sur, autant que tu voudras... et je te présenterai même ma petite soeur. "
 
La fée lui fit un bisou sur la joue et s`envola vers son pays toute contente du bien que cela peut faire de faire une gentille action. 
(Fin de l’histoire)
 
Crédit : Histoire écrite par Sandrine BOUDINAR (adrenaline_73).

Dimanche 8 mars 2009 à 15:29

La petite Aurore vit le jour à l’hôpital américain de Neuilly. Son père était roi du pétrole et sa mère reine de beauté. Elle avait tout pour devenir un jour une belle princesse.

Le baptême eut lieu à la Madeleine et fut suivi d’une somptueuse réception au pavillon Gabriel.

Vers minuit une femme à l’air très méchant fit irruption dans la foule des invités composée de marquis, de duchesses, et de capitaines d’industrie ; rien que du beau monde. Les gens étaient tous un peu ivres et personne ne la remarqua. Elle s’approcha du berceau, sortit une baguette de son sac à main qu’elle brandit d’une façon étrange. Aussitôt la lumière s’éteignit à l’exception d’un spot qui éclairait la petite Aurore. La musique s’arrêta. La chenille que formaient à ce moment la plupart des hôtes et qui serpentait entre les tables se figea subitement.

La méchante femme, qui était en fait une mauvaise fée, furieuse de n’avoir été invitée au baptême, était venue pour se venger de cette humiliation. Elle troubla le silence d’une voix forte en disant ces mots :

« Le jour où la princesse aura prononcé 233 fois le mot « casserole », elle mourra ! ».

Un silence pesant retomba sur la salle. Puis le père s’approcha d’un pas digne de
la méchante fée, et lui dit, d’un ton solennel :
« Croyez-bien que nous ne laisserons pas une telle chose se réaliser ! Nous lui
dirons qu’il faudra bannir ce mot de son vocabulaire. Et votre sort n’aura aucun
effet !
- Vous faites bien d’évoquer ce point - répondit la fée - J’allais oublier ! J’ajoute que toute personne qui tentera de révéler à la princesse la malédiction qui la touche sera sur-le-champ transformée en crapaud, avant d’avoir pu dire un mot. »

Le père, consterné, les bras ballants, le regard vide, se taisait. La fée répéta :
« Je l’affirme ! le jour où elle aura prononcé 233 fois ce mot, ce jour là elle
mourra ! »

Puis elle sortit sous les yeux médusés des 300 invités.

A ce stade du récit je dois m’adresser, en aparté, au lecteur. Cher ami, les lignes qui précèdent te rappellent-t-elles un récit que ta maman te racontait pour t’endormir quand tu étais enfant. Si ce n’est pas le cas interromps ici ta lecture et procure-toi le texte de ce conte. Il se nomme « la belle au bois dormant » et se trouve dans un recueil intitulé « les contes de ma mère l’Oye » de Charles Perrault. On le trouve partout en édition de poche pour une dizaine d’euros. Si tu es réfractaire à la lecture, mais dans ce cas pourquoi prends-tu la peine de me lire ? Tu peux louer la vidéo du film homonyme des studios Disney qui traite du même sujet. Il est en effet indispensable, pour saisir tout le sel du texte que voici, de connaître le conte original.

Revenons à notre histoire.

Les parents d’Aurore furent désemparés. Après le baptême de la princesse ils prirent toutes les dispositions nécessaires pour que leur fille n’eut jamais à prononcer le mot « casserole ». Il s’installèrent dans un château isolé où elle fut élevée à l’écart du monde par des précepteurs qu’on avait mis au courant de la malédiction. L’objet maudit était aussi banni de la cuisine et on faisait chauffer le lait dans un faitout ou une poêle à frire, ce qui, il faut en convenir, n’était pas très pratique. La princesse aimait beaucoup faire la cuisine. Un jour qu’elle préparait un gâteau elle vit dans le texte de la recette qu’il y fallait 100 grammes de cassonade. Elle ne connaissait pas ce mot et quand elle ouvrit le dictionnaire pour en trouver la signification elle constata que la page avait été arrachée.

Tous les livres, tous les films qu’elle voyait étaient soumis à une implacable censure. Si une casserole y apparaissait d’une façon ou d’une autre, on lui en interdisait l’accès ou on en produisait une version expurgée. Ses livres de recettes, par exemple, étaient pleins de trous et de ratures, elle se demandait pourquoi.

Mais ces précautions s’accompagnaient pour Aurore d’une solitude forcée qu’elle avait de plus en plus de mal à supporter. A dix-sept ans elle n’avait aucun ami de son âge et en souffrait beaucoup. Elle supplia ses parents de lui permettre d’aller à des bals ou des réceptions où elle pourrait rencontrer d’autres princesses ; et surtout des princes…

Les parents accablés durent se résigner, car ils avaient l’esprit libre, et cédèrent à sa supplique. A quoi bon, en effet, vouloir préserver sa vie si c’était pour la rendre malheureuse !

Sa première sortie fut une catastrophe. C’était un repas donné par un fils de bonne famille, par ailleurs très sympathique. Aurore sentait qu’elle avait beaucoup de succès auprès des jeunes gens qui tous cherchaient à lui parler et la complimentaient sur sa robe et sa beauté. Même les jeunes filles, qui auraient dû manifester envers elle de la jalousie et rester à distance, se conduisaient plutôt de façon amicale et prenaient plaisir à lui faire la conversation. Tout se passait très bien. Jusqu’à ce que le dessert fut servi. C’étaient des profiteroles. Les assiettes, remplies de chouquettes fourrées de crème glacée, avaient été disposées sur la table par les domestiques et un valet faisait le tour des convives pour verser dans chacune d’elles un nappage de chocolat chaud.

« Quel est le récipient que tient ce larbin? Je n’en ai jamais vu ! dit-elle à son
voisin de droite, un marquis aux charmants yeux bleus.
- Ben… c’est une casserole.
- Une casserole ? Quel mot étrange !
- Comment çà ! Vous n’avez jamais vu une casserole ?
- Comment dites-vous, casserole ? C’est bien « casserole » que vous avez dit ?

Pendant une bonne partie de la soirée la conversation tourna autour de ce sujet. Si bien que lorsque la princesse regagna son château après s’être fait conduire par le marquis dans une Porsche rutilante jusqu’au portail, elle avait à son passif une bonne trentaine de prononciations du mot interdit. A ce rythme là elle n’atteindrait jamais l’âge de la retraite.

Dans l’ignorance où elle était maintenue, cette soirée lui avait pourtant semblé très bénéfique et elle se mit à multiplier les sorties.

Elle demanda à ses parents de lui offrir, pour son dix-huitième anniversaire, une batterie de cet ustensile si pratique. Elle ne comprenait pas l’état d’abattement dans lequel cette demande avait plongé ses parents. Ils devenaient de plus en plus bizarres !

Un soir, comme elle s’apprêtait à sortir, son père l’avait retenue par la manche de sa robe et lui avait dit :

« Ecoute, ma fille chérie, fais bien attention. Ne t’avise plus jamais de…
- De quoi Papa ?
- De faire ce qu’il ne faut pas faire, de… rien, ce n’est rien ».

En parcourant la grande allée du parc elle avait ouvert son sac à main pour en vérifier le contenu. Il y avait bien la bombe anti-agression, une boîte non entamée de douze préservatifs et un tube d’alka seltzer. Que pouvait-il lui arriver ?

Elle avait ensuite été en discothèque avec le marquis aux yeux bleus, qui était maintenant son petit ami. Elle s’était follement amusée et, devant le portail, elle l’avait pris par la main et attiré vers les profondeurs du jardin à l’anglaise, pour une promenade romantique au clair de lune.

Ils s’assirent au bord d’une mare sur un banc de pierre et écoutèrent le chant mélodieux des crapauds ; parmi lesquels se trouvaient deux précepteurs, un PDG et un ministre, qui n’avaient sû tenir leur langue. Puis ils devisèrent sur la beauté du ciel nocturne

« Vois cette constellation, disait le marquis. C’est celle qui permet de repérer
l’Étoile Polaire. On l’appelle Grande Ourse ou grand chariot. Mais certains esprits
moins romantiques la nomment « grande casserole ».
- C’est vrai, vu comme çà on dirait une casserole (118). Les quatre étoiles qui forment une espèce de rectangle évoquent le récipient, et les trois autres ressemblent au manche d’une casserole (119).

A ce stade du récit je dois une fois de plus apostropher le lecteur. Cher ami tu as sans doute constaté que, quelques lignes plus haut se trouvent des chiffres entre parenthèses. Il s’agit d’une indispensable entorse aux conventions littéraires. Mais le texte que tu as sous les yeux prétend-il être conventionnel ? Quoi qu’il en soit, tu as remarqué, cher lecteur, que ces chiffres suivaient le mot « casserole » et tu auras sans doute deviné, car tu es très intelligent, qu’ils indiquent le nombre total de fois que notre héroïne a prononcé ce mot dans sa vie. Nombre primordial dans le déroulement de l’intrigue, ainsi que tu l’as certainement compris.

Reprenons donc notre récit alors que ce nombre vient d’atteindre la valeur 119. Et qu’il ne reste à la princesse plus que 114 « casseroles » à vivre.

Les deux amants passèrent le restant de la nuit à s’embrasser, ce qui n’eut que des conséquences bénéfiques pour la princesse. D’abord, elle y prit un grand plaisir, et surtout sa bouche fut occupée à autre chose que prononcer le mot « casserole », ce qui ne pouvait qu’augmenter son espérance de vie.

Peu de temps après il décidèrent de se marier.

Tout le gratin de la société fut invité à la noce et tout le monde s’amusa beaucoup. Excepté les parents d’Aurore qui faisaient une tête d’enterrement. Ils ne quittaient pas leur fille d’une semelle, au grand étonnement des convives, et chaque fois que la conversation tournait autour de la cuisine, de la métallurgie (ce qui était quand même assez rare) ou de l’astronomie, ils tentaient de faire diversion en poussant un cri strident ou faisaient mine de trébucher et s’étalaient par terre. Ce comportement étrange jeta une petite tâche d’ombre sur la fête, par ailleurs très réussie, mais il permit peut-être à la princesse de ne pas diminuer son capital. Elle ne faillit qu’une fois, à la fin de la soirée, quand l’atmosphère solennelle et romantique qui présidait à la cérémonie avait laissé place à une ambiance plus décontractée et bon enfant. On venait de chanter « les filles de Camaret » et la princesse et son époux racontaient, au milieu d’un cercle d’amis, les circonstances de leur rencontre et leurs premiers rendez-vous.

« Quand j’ai vu le regard que me jetait Gonzague, disait Aurore, à la fin de cette soirée chez Maxim’s, j’ai réalisé qu’il..., que je..., enfin comment dire ? Que j’allais passer à la casserole (137). »

Sa mère, qui se trouvait à portée de voix poussa un grand cri et en eut un malaise. Que l’on mit sur le compte du Champagne. Et de la verdeur des propos de sa fille.

Le lendemain matin les jeunes mariés partirent en voyage de noces. Depuis la voiture ils faisaient des signes à leurs amis. La Porshe démarra sur les chapeaux de roue. À peine avait elle fait dix mètres qu’un énorme bruit de ferraille se fit entendre à l’arrière. Gonzague freina brutalement et Aurore se retourna instinctivement. Elle partit d’un grand éclat de rire.

« Regarde, chéri ! On nous a attaché à l’arrière une traine de casseroles (138) ! ».

Les tourtereaux élirent domicile dans un château magnifique du Val de Loire, entre Saumur et Tours. Dans une région malheureusement réputée pour sa gastronomie, où le mot « casserole » revient un peu plus souvent qu’ailleurs dans les conversations. Un soir, alors que son mari traitait une importante affaire qui le retiendrait jusque tard dans la soirée, Aurore décida de lui préparer elle-même des rognons de veau à la sauce madère, un plat dont il raffolait. Elle renvoya les domestiques, enfila son tablier, et s’activa dans la cuisine. Elle avait réunit tous les ingrédients sur le plan de travail en marbre de Carrare. Il fallait d’abord préparer un roux brun. Et aucun des récipients suspendus au mur ne semblait lui convenir.

« Où se trouve donc cette petite casserole (229) émaillée ? La rouge qui est si pratique pour faire les sauces. J’aurais juré qu’elle se trouvait dans le placard du bas. Mais elle n’y est pas ! Je ne vais quand même pas faire ma sauce dans cette grande casserole (230). Où ai-je donc fourré cette petite casserole (231) ? ».

Aurore ouvrit tous les éléments de la grande cuisine, sans y trouver ce qu’elle cherchait. Puis elle se souvint.

« Oui, je l’ai posée sur l’étagère du haut dans le buffet de la salle à manger pour faire de la place quand Gonzague m’a offert cette nouvelle batterie de casseroles ! (232) ».

Elle se rendit à la salle à manger. Ouvrit la porte du buffet. L’objet était placé sur la plus haute planche. En se haussant sur la pointe des pieds elle parvenait à peine à le toucher. Elle réussit à le faire tournoyer en appliquant son doigt sur la paroi émaillée. Quand le manche fut à sa portée, elle sauta sur place et réussit à le saisir.

« Enfin ! J’ai réussi à l’attraper, cette putain de casserole (233) ! ».

Mais elle ne tenait le manche que du bout des doigts et lâcha prise tout en perdant l’équilibre. La casserole en fonte émaillée commença à basculer dans le même temps que la princesse s’étalait de tout son long sur la moquette. Elle relevait la tête lorsque l’objet lui percuta violemment le cuir chevelu.

Elle sombra aussitôt dans un sommeil sans rêve. Que la science moderne appelle prosaïquement coma.

Au bout d’un quart d’heure elle ouvrit un oeil, puis l’autre. Elle se releva et continua de préparer les rognons de veau.

Elle ne mourut pas ; elle ne dormit même pas cent ans, seulement quinze minutes. Par la suite elle vécut très heureuse avec son époux et ils eurent beaucoup d’enfants.

La malédiction de la méchante fée ne s’était pas réalisée. On peut se demander pourquoi. En voici la raison :

Le jour du baptême d’Aurore une bonne fée se trouvait parmi les invités. C’était sa marraine, l’ancienne baby-sitter de son père qui, malgré ses origines roturières, avait obtenu ce grand honneur. Dans le brouhaha qui avait suivi la sortie de la méchante fée, nul n’avait remarqué le manège de cette petite bonne femme rondelette. Alors que l’esprit du sort rodait encore dans la salle, elle s’était isolée dans un recoin et avait sorti de son sac une petite baguette. Il fallait agir vite. Le pouvoir de la méchante fée était très puissant. La marraine ne pouvait annuler le sort, mais seulement le commuer. Face au mur, en agitant sa baguette, elle avait psalmodié d’une voix basse :

« Non ! La princesse Aurore ne mourra pas ! Le jour où elle aura prononcé 233 fois le mot « casserole », ce jour là... euh... ce jour là... elle s’en prendra une sur la gueule ! ».

FIN


Alain Kotsov - 2001

 


 

Dimanche 1er mars 2009 à 19:46

Légendes indiennes :

D'après la légende, un grand sorcier, par un soir de pleine lune, quitta son village pour se diriger vers le territoire des grands esprits. Il partit donc, d'abord en canot, remonta la rivière, puis à pied, remonta le ruisseau jusqu'à sa source. Près de la source se trouvait un grand arbre, un arbre beaucoup plus grand que tous les autres arbres de la forêt : c'était l'arbre aux souhaits.

Il entendit alors une voix qui l'appelait, venant du haut de l'arbre. Il grimpa aux branches jusqu'au faîte de l'arbre. Il y trouva une grande araignée installée dans les plus hautes branches de l'arbre. Elle lui demanda de prendre une des branches de l'arbre, d'en faire un cerceau et de l'attacher avec ses cheveux. L'araignée monta sur la branche en cerceau et commença à y tisser sa toile.

Le jour arrivait, elle ne prit aucune pause et continuait à tisser sa toile. Lorsque sa toile fut terminée, l'araignée dit au sorcier que sa vie n'était pas terminée, qu'il devait retourner à son village avec le premier capteur de rêve et qu'il servirait à protéger son village et son territoire. Elle lui dit aussi que les rêves et les songes sont des messages que nous envoient les esprits, bons et mauvais.

Pendant la nuit, les bons rêves passent jusqu'à nous en passant par le trou au centre de la toile afin d'influencer la vie du dormeur, lui apportant la chance, le bonheur et l'harmonie tout au long de sa vie. Les mauvais rêves, eux, sont retenus pendant toute la nuit dans la toile. Aux premières lueurs du jour, ils fondent comme neige au printemps, glissent le long des plumes et n'affectent pas notre vie*.

Autre version :

Il y a de cela très longtemps, bien avant l'arrivée des hommes blancs, par une nuit sans lune, le vieux chef Lakota partit de son village pour se rendre sur la plus haute montagne du territoire de sa tribu. Arrivé au sommet, il installa son campement, fit un feu et se mit à chanter pour appeller ses ancêtres.

Il eut alors une vision, celle d'Iktomi, un de ses ancêtres, un grand sorcier. Iktomi commença alors à lui parler. Tout en parlant dans le langage sacré des anciens, Iktomi prit une longue branche très souple, lui donna la forme d'un cerceau et l'attacha avec du crin de cheval.

Iktomi commença alors à se transformer et prit la forme d'une araignée. Le vieux chef Lakota continuait à lui parler, et Iktomi continuait à répondre à ses questions. Le vieux chef regarda Iktomi et l'araignée commença à tisser sa toile. Iktomi expliqua que la toile représente tous les cycles de notre vie. Nous commençons notre vie enfant, expliqua-t-il, devenons adolescent, puis adulte pour devenir une personne âgée et prendre soin à notre tour de nos enfants afin de compléter le cycle.

Iktomi, tout en continuant à tisser sa toile, dit qu'à chaque seconde de notre vie, des forces, parfois bonnes, parfois mauvaises, nous attirent. Si tu écoutes les bonnes forces, dit-il, elles t'attireront dans la bonne direction, mais, si tu écoutes les mauvaises, elles t'attireront dans la mauvaise direction, pourront te faire du mal ou t'inciter à faire le mal. Donc, ces forces peuvent soit t'aider, soit te nuire dans ta recherche de l'harmonie avec la nature.

Lorsque Iktomi eut fini de parler, il reprit sa forme humaine et donna la toile à Lakota. Elle formait un cercle parfait avec un trou dans le centre. Il lui dit alors : "Utilise cette toile afin d'aider ton peuple à atteindre son but, à faire le bien, à avoir des idées et à aller au bout de leurs rêves et de leurs visions. Si tu crois au grand esprit, la toile va retenir tes bonnes idées et va laisser passer les mauvaises par le trou du centre"*.

À son retour, le vieux chef raconta sa vision à son peuple et depuis ce temps, la légende s'est répandue et on retrouve un capteur de rêve au-dessus du lit de nombreux amérindiens, retenant les bons songes et laissant passer les mauvais afin qu'ils ne fassent plus partie de leur vie. On dit même que cette légende vient de tellement loin qu'elle est présente aussi dans d'autres pays, adaptée sous d'autres formes, et qu'elle permettrait de faire la distinction entre le bien et le mal, comme un ange gardien qui nous protège.

* Remarquer la différence avec la première version : dans la première, les bonnes idées passent jusqu'à nous par le trou, les mauvaises sont retenues dans la toile et disparaissent au lever du jour. Dans la deuxième version , les mauvais rêves passent tout droit par le trou, et ce sont les bons rêves qui sont retenus dans la toile!

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Vendredi 27 février 2009 à 20:37

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