Il était une fois une princesse fort tempétueuse qui vivait dans un superbe château, au sommet d’une verdoyante colline surplombant tout le pays. Le royaume n’était pas riche, mais il y faisait bon vivre. Les disputes y étaient plus courantes que les mauvaises actions, et les réconciliations joyeuses plus rependues encore ! C’est dans cette bonne entente que la princesse Tempérance fit ses premiers pas majestueux et grandit.
Elle grandit tant et si bien qu’elle fut bientôt une jeune fille distinguée, intelligente aux traits fins et plaisants. Elle accomplissait ses devoirs monarchiques avec un certain brio et passait le plus clair de son temps à s’amuser royalement en compagnie de ses amis : un spectacle itinérant par-ci, un diner festif par-là… Le roi et la reine, ses parents, trouvaient même qu’elle s’amusait un peu trop et pourrait mieux s’occuper de son travail d’altesse. N’étant pas de cet avis, la princesse s’énerva lorsqu’elle fut privée de loisirs, même pour quelques temps. Et c’est ainsi qu’une dispute éclata au sein de la famille royale, au terme de laquelle il fut décidé (par la princesse) que le roi et la reine fussent congédiés. Comme elle était appréciée des sujets, ils ne s’y opposèrent pas pensant que le changement aurait du bon. Les souverains, évincés du trône, s’exilèrent et la princesse prit ses nouvelles fonctions de suzeraine.
Tempérance tint celles-ci très à cœur un moment puis, se lassa. Laissant donc le royaume en gérance à un conseiller de confiance, elle ne s’en préoccupa plus et ne s’occupa plus que de sa vie. Les courses équestres avec son père et l’accompagnement musical de sa mère lorsqu’elle chantait lui manquaient. Trop fière cependant pour s’en aller les chercher, elle fit préparer de grandes auditions royales afin de choisir un père et une mère ; au bout de deux mois de rencontres, de questions et de centaines de portraits peints, elle se décida enfin à choisir comme mère adoptive son ancienne nourrice et comme père adoptif le jardinier aux roses, appeler ainsi car il les affectionnait tout particulièrement. Oh ! Comme ils s’amusèrent tous trois ! Riant et gambadant parmi les forêts du domaine entre deux parties de cartes.
Seulement vint le jour où la princesse prit envie d’aller au village, cela faisait quelques mois maintenant qu’elle n’y était rendue et elle fut horrifiée du spectacle qui s’y jouait. Partout, les gens avaient oublié de travailler : les maisons s’effondraient, la nourriture manquait et la maladie frappait, cependant que l’on s’amusait et jouait en toute innocence. Elle apprit bientôt qu’il n’y avait plus d’argent nulle part et que le conseiller, chargé des affaires du royaume, avait refusé toute entrevue à ce sujet ! La princesse, offusquée, rentra au château pour y découvrir la triste vérité : les pierres précieuses dérobées, les draperies envolées, et l’or du peuple évaporé. Tempérance fit alors chercher son père et sa mère, seuls capables de résoudre cette situation, mais ils demeurèrent introuvables. Lorsque le désespoir l’envahit au point où elle songea à donner son royaume en régence au roi voisin afin de le préserver d’une plus grande pauvreté, ses parents arrivèrent enfin et prirent les choses en main.
Il se trouva qu’un noble sujet, passant devant une quelconque chaumière, y aperçut roi et reine et les prévint du drame qui se déroulait. Le brave homme offrit son cheval aux altesses et se proposa de rentrer par ses propres moyens. On n’eut plus jamais entendu parler de ce jeune homme s’il n’avait rencontré chemin faisant le vil conseiller en fuite ! Il l’occis, non sans avoir auparavant découvert où pierres, draperies et or se trouvaient. Comme il était fort honnête homme, il s’empressât de rejoindre le château et d’y apporter la nouvelle. Il fut acclamé par le peuple, reconnu pas messire le roi et fut fait Chevalier à la cour.
Enfin, voici venu le temps où la vie reprit son cours en ce royaume prospère, ou presque. La princesse travailla ardemment pour parvenir à supplanter les qualités de souveraine de la reine sa mère, non sans négliger le bonheur et l’amour. En effet, on célébra bientôt dans tout le pays le mariage de la princesse Tempérance et du chevalier aux roses, sauveur de sa patrie et fils du jardinier aux roses ! La bonne nourrice quand à elle, fut traitée comme une sœur par le roi et la reine et s’occupa de leur nombreux petits-enfants.
Car… la princesse et le chevalier vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants !


o°O Lalie O°o

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Dimanche 26 juillet 2009 à 12:32

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