22-03-2009 modifié le 27-07-2009

Premier jet d'un petit conte inventé suite au jeu "raconte-moi une histoire". J'avais pour contrainte les éléments suivants : une grotte, des chiens, un très fatigué, et deux minutes pour mitonner quelque chose qui tient la route. Voici mon idée, à retravailler évidemment !
 
 
Pour un chiot

 
 
Il était une fois un vilain roi qui détestait les chiens. Non seulement il y était allergique, mais il les avait en horreur. Si bien que lorsqu’il en voyait un il devenait rouge, ses cheveux se dressaient sur sa tête et il gonflait jusqu’à ne plus toucher le sol. Alors on lui attacha une chaine en or à la cheville que l’on accrocha à son trône, afin qu’il ne put s’envoler dans les airs. Mais le roi ne supportait pas cette condition, la chaine, magique, lui permettait de se déplacer aussi loin qu’il le souhaitait dans le royaume, mais il se sentait comme chien en laisse. Il ne pouvait pas accepter de vivre tel ces immondes bêtes qu’il haïssait.
 
Ainsi donc, pour pouvoir être libre de ses mouvements il décida que toute personne possédant un chien serait tuée si elle ne s’en débarrassait pas. Il ordonna aux chasseurs de traquer sans relâche les rescapés, les bâtards et autres chiens errants qui s’étaient caché dans les grandes forêts que possédait le pays. Les enfants ne comprenaient pas pourquoi leur mère partait à la rivière avec leur chien pour en revenir seule tandis que les chasseurs, après avoir supprimé leurs chiens, recoururent aux chats afin de chasser les fuyards. Ceux-ci ne tardèrent pas à trouver l’une des dernières colonies sauvages, dans une grotte non loin du château royal, et à y amener les chasseurs armés.
Une cinquantaine de chiens vivaient là, organisés autour des femelle et des chiots à qui ils donnaient la majeure partie de la nourriture, afin qu’ils puissent perpétuer la race. Ils dormaient tous lorsque des aboiements retentirent, les males qui chassaient en forêt avaient repérer les chats, traitres des animaux, qui menaient les hommes droit sur eux. Les chiens coururent alors vers le fond de la galerie, mais c’était un véritable labyrinthe de tunnel qu’ils n’avaient pas eu le temps d’explorer et beaucoup se perdirent. Bientôt, il n’en resta plus qu’une quinzaine, qui courraient à perdre haleine dans le dédale des tunnels. Malheureusement, le manque de nourriture les affaiblissait tandis que les chats, d’allure identique quoique plus féline, étaient sur leurs traces. Chiens et chats avaient la même taille, et les mâles auraient pu provoquer une bagarre pour ralentir les chats, mais la meute était trop affaiblie et les petits ne tiendraient pas longtemps sur leurs frêles petites pattes. Chaque chien adulte prit donc un chiot dans sa gueule, et ils se postèrent en cercle autour d’une femelle, prête à mettre bas, qui portait elle aussi un petit chiot en gueule. Ils coururent sur des centaines de mètres et s’enfoncèrent encore et encore dans la montagne, mais les chats toujours les suivaient. C’est alors que la chienne, trop ralentie par le poids dans son ventre et le petit qu’elle portait, du le lâcher pour retrouver un rythme qui lui permettrait peut être d’échapper aux traqueurs.
 
Le petit chiot se retrouva seul au milieu d’une vaste salle sous-terraine et les chats furent bientôt sur lui. Conscient du sort qui l’attendait, il tenta de ralentir au maximum les chasseurs et couru en tous sens, zigzagant sans logique, jappant, pleurant. Ils eurent bien du mal à l’attraper dans leurs filets et n’y réussirent que lorsqu’il se trouva encerclé par une horde de chats crachant. A ce moment, la meute était loin, sauve pour le moment. Et tandis qu’on l’emmenait avec d’autres chiens et qu’on le jetait dans une grande male, la femelle mettait bas.
Deux jours plus tard, une femme et sa suite passèrent dans la forêt et furent surpris de découvrir au milieu du chemin une chienne qui se laissait mourir et refusait de nourrir ses petits. La femme, qui était magicienne, parla à la pauvre chienne et apprit les événements terribles qui secouaient le pays. Une grande colère monta en elle tandis qu’elle donnait la chienne et ses chiots à soigner à l’une de ses servantes, puis elle monta sur son cheval et galopa jusqu’au château du roi, si vite qu’elle y arriva juste à temps pour stopper la cérémonie. En effet, le roi avait ordonné une lapidation publique des chiens capturés tantôt, et y assistait d’un balcon de ses appartements, confortablement assis, un sourire aux lèvres.
 
Elle s’interposa entre la foule, contrainte de lancer des pierres sur les pauvres animaux jusqu’à ce que mort s’en suive, et les malheureuses victimes à quatre pattes :
« Vous qui avez sonné l’hallali sur le monde canin, subissez mon courroux ! Vous qui avez trahi vos semblables animaux, tremblez devant moi ! Vous qui avez ordonné ce massacre, payez pour vos actes ! »
 
Et après avoir ainsi parlé, les chasseurs et soldats de la répression ne furent plus que des petits jouets de bois. Les chats devinrent si petits qu’ils devaient dorénavant craindre chaque chiot et furent condamnés à errer loin des hommes à jamais. Quant au roi, il fut transformé en un gigantesque tapis sur lequel les chiens s’allongèrent confortablement à leur tour.
 
Depuis ce jour, chiens et chats se font la guerre. Mais, le temps aidant, cette guerre est devenue un jeu pour les nouvelles générations canines et félines, et l’implication des hommes dans les prémices du conflit tomba dans l’oubli.


o°O Lalie O°o
 
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Lundi 27 juillet 2009 à 21:52

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