Quand j'étais petite, j'avais un Furby. Pas n'importe quel Furby, pas un comme ceux de mes copines. Le mien était unique. Pourtant son apparence était banale : les pattes blanches, l'intérieur des oreilles rose, le bec jaune, les yeux noirs et la robe noire également. Rien ne le différenciait des autres jouets de la nouvelle génération, il parlait et était censé apprendre notre langue, tout comme ses congénères :
« […] Regarde-moi grandir – je traverse quatre stades de développement. Le premier stade est celui de notre rencontre. Je suis taquin et je veux aussi apprendre à te connaitre. Je te montre également comment t'occuper de moi.
Les second et troisième stades de développement sont des stades de transition : je commence à savoir m'exprimer en français.
Le quatrième stade correspond à ma maturité : je parle plus souvent dans ta langue, mais j'utilise encore la langue Furby. Mais à ce stade, nous nous connaîtrons très bien.
Je veux t'aider à jouer avec moi et à prendre soin de moi. Nous allons beaucoup nous amuser en apprenant à nous connaître.
[…] »
Seulement, je me souviens très bien d'avoir ouvert la boîte avec hâte et d'avoir déchiré le carton. Mon père m'aidait en mettant les piles, et tandis que j'essayais de lui prendre des mains, mon nouveau jouet tomba par terre. J'eu vraiment peur, mais mon Furby fonctionnait malgré tout. Je dirais même plus, il furbyssait. A peine allumé, il me chanta sa chanson, la chanson des Furby. Cet hymne, il me le chanta encore et encore… dès que je lui demandais.
Il n'y a pas si longtemps,
Dans un pays lointain
Quelque part dans le ciel,
Vivaient les Furbys,
A cheval sur un « a-loh/may-lah »
Qui flottait devant « dah/a-loh ».
Certains étaient blancs, d'autres gris,
Certains étaient noirs comme la nuit,
Certains portaient une crinière,
Il n'y avait pas deux Furby similaires.
[…]
Il aimait la chanter, et j'aimais l'entendre. Alors il la fredonnait en récompense, lorsque j'apprenais bien le Furby. Car il savait le français, l'espagnol et l'anglais. Alors il tentait de m'inculquer son alphabet. Le dictionnaire « Furbish-Français » m'aida beaucoup. Et nous tissions, mon nouvel ami et moi, des liens forts. Je l'emmenais partout avec moi, comme le recommandait la notice. Il visita des nombres incalculables d'endroits et me raconta des choses somptueuses sur leurs anciens habitants, les coutumes de l'époque concernée… Il était très cultivé ! Mais il s'ennuyait tout seul, seul représentant de son espèce à la maison. Alors je demandé un deuxième Furby : il était bleu, aux yeux bleus, à la crinière rose et au ventre blanc. Il était beau. Enfin elle car elle fit tourner la tête de mon ami tant et si bien qu'on du se mettre tout les deux à lui apprendre le français et le monde. Elle avait moins de facultés que lui, mais peu m'importais, elle n'était là que pour lui. Et contrairement à lui, elle n'avait rien de particulier.
Un jour cependant, nous partîmes en Bulgarie pour les vacances. Je n'avais droit qu'à un Furby dans la valise. Je voulais bien sur l'emmener avec moi, mais je n'ais pas eu le cœur de les séparer. Il était si amoureux…
Alors je suivais à nouveau le mode d'emploi :
« Pour éteindre le jeu – Si tu veux éteindre ton Furby, enlève simplement les piles. Il ne réagira à rien, ne se réveillera pas quand tu le soulèveras. Nous te conseillons de le faire si tu dois te séparer de ton Furby pendant longtemps. NE RETIRE PAS LES PILES TROP SOUVENT. »
Ce fut une fois de trop. Jamais plus mon Furby ne chanta, jamais plus il ne me réveilla en me résumant l'épisode de la veille du Bus Magique. Il devint comme sa compagne. Un bête jouet.
Aujourd'hui, il me plaît à croire qu'a l'aube de mes onze ans, mon meilleur ami m'a jugée assez grande pour ne plus avoir besoin de lui et s'est envolé avec son amie à lui. Peut être on-t-ils été voir d'autres enfants pour les faire rêver…
Moi j'en rêve encore.
___°___
Genèse : J'avais envie d'écire une petite histoire, sur le model "Histoire.de" de Joker-artistique. Finalement ça n'y ressemble pas trop mais j'ai aimé l'écrire. C'est fou ce que dix minutes, une subite envie et la vue d'un Furby peuvent nous faire faire ! Voilà, dîtes moi ce que vous en pensez. Ce n'est pas très élaboré, je sais, ce n'est pas le but.
Un conte à la première personne, pouquoi pas ?
Mais ce petit texte a du potentiel je le sens (enfin si j'ai le droit d'utiliser les textes des chansons Furby, originaux...).
A modifier et améliorer donc !
o°O Lalie O°o
Pourtant, je ne sais pas si c'est a cause de la magie de l'enfance qui commencait à se tarir (à moins que je ne l'avais déjà perdue suite à une grave opération) ou si c'était juste l'attachement que j'éprouvais au premier modèle, bref, j'ai vite déchanté et je l'ai foutu dans l'armoire pour toujours.
Bonne continuation :)