Dimanche 9 mai 2010 à 21:23
LE PRINCE AMOUREUX.
Arrivé au bout de la forêt après quelques jours et nuits de marche un désert attend le prince. Au fur et à mesure de ses pas il s’affaiblissait et oublia sa quête pour ne plus penser qu’à survivre.
Nymbus_Clem's, 2006
Samedi 15 août 2009 à 10:57
L’Ours et le Papillon
Il était une fois, dans le grand Royaume de Glace (la banquise), un grand ours polaire qui ne se lassait pas de contempler l'Aurore Boréale, seule note de couleur dans son univers blanc, gris et bleu. A chaque fois qu'il l'apercevait, il ne pouvait s'empêcher de souhaiter, de tout son cœur, de toute son âme, de pouvoir toucher un jour ces magnifiques couleurs qui illuminaient sa vie si sombre, une fois, rien qu'une...
Au même moment, loin, loin du Royaume de Glace, dans un pays chaud et multicolore, un magnifique papillon un peu trop gourmand furetait parmi les caisses du port... Il cherchait à manger, bien sûr, mais surtout, il voulait voyager loin, loin de tous les autres papillons qui se moquaient de lui, à cause de son aile un peu brûlée. Ce n'était pas sa faute, tout de même, s'il était un peu moins beau que les autres ! Ah, partir, découvrir des horizons vides de ses congénères, uniquement peuplés de créatures qui l'apprécieraient, avec ou sans aile ! Il en rêvait, le petit Papillon qui léchait avec application une bouteille de sirop. Soudain, avant qu'il ait eu le temps de réaliser ce qui se passait et encore moins de s'envoler, le Papillon fut enfermé dans la caisse. Dans le noir absolu, il tâta tous les bords de sa prison, mais en vain, pas d'ouverture.
Papillon se mit à désespérer. Reverrait-il jamais la lumière si chère à son cœur ? Lui et sa maudite gourmandise ! Le sirop, hier si délicieux, lui paraissait avoir un goût amer et lui poissait les ailes. Au moins, il ne mourrait pas de faim. Et, qui sait... Il sentait la caisse bouger, aller plus loin que, de mémoire de papillon, on était allé... Peut-être est-il en route vers ce pays magique, cet endroit fabuleux loin des siens dont il rêvait ? Si seulement il pouvait sortir de cette maudite cage d’arbre mort !
Enfin, Papillon sentit sa prison bouger... Mais elle ne s'ouvrait toujours pas. Il se sentit franchir des kilomètres quand, enfin, il entrevit comme une faible lueur, qui s'intensifia de plus en plus, jusqu'à ce que tout le couvercle de la boîte soit ôté. Notre Papillon n'attendit pas jusque là : malgré ses ailes pleines de sirop, il s'envola si vite que les humains présents crurent avoir une hallucination. Devant lui, il apercevait d'étranges lumières mouvantes... c'est par-là qu'il se dirigea. Si, à ce moment-là, la nuit avait endeuillé la glace, son destin aurait été autre... Mais hors de la cabane, l’Aurore Boréale scintillait de mille feux, et le Papillon se sentait encore plus attiré par elle que par les lampes des humains. Il vola de son mieux, mais il n'était pas protégé contre le froid et sentit ses ailes qui commençaient à geler... Juste le bord, au début, puis de plus en plus loin dans son corps fragile... Il lança un dernier regard désespéré au spectacle, au-dessus de sa tête, cette danse de couleurs qu'il n'atteindra jamais, le pays merveilleux hors de sa portée... Et il se mit à tomber.
Non loin de là, l'Ours admirai, comme à son habitude, la palette de ce ciel exceptionnel, quand il entendit comme un appel, lancé par une voix faible, si faible...
<<Au secours !
Se dressant sur ses pattes, il se commença à chercher, tout autour de lui, d'où pouvait bien venir cet étrange appel...
_Au secours !
Et on dirait que ça vient de... par-là !
_A moi ! Par pitié, sauvez-moi !
_Mais où es-tu ? demanda l'Ours, de sa grosse voix bourrue de solitaire.
_Ici ! Là ! Sous votre patte !
Surpris, l'Ours leva sa patte, et vit le plus incroyable spectacle de sa vie : là, dans la neige, une petite créature semblait composée de couleurs encore plus belles, plus chaudes, plus éclatantes que l’Aurore elle-même.
_Aidez-moi...
Non, ce n'était pas une illusion ou créature magique, qui s'évanouissent comme du brouillard dès qu'on les touche. C'était un véritable animal, fait de chair, de sang et de couleurs étincelantes, un étrange petit animal qui semblait souffrir du froid polaire...
Alors, doucement, délicatement, l’Ours le prit avec ses grosses pattes maladroites et l'installa bien au chaud, sous sa fourrure. Papillon se sentit revivre ! Il avait utilisé ses dernières forces pour appeler, attirer l'Ours jusqu'à lui, en espérant que cette grosse bête n’était pas papillophage. Là, enfoncé dans l'épaisse fourrure qui formait autour de lui comme de petits igloos, il ressuscita de la mort gelée. La Reine des Neiges n'avait pas réussi à l'avoir. Il était vivant ! Tellement vivant...
De son coté, l’Ours était émerveillé. Il ne résista pas longtemps à l'envie d'assaillir son petit passager de questions, et Papillon eut tôt fait de lui conter tout son périple. L’Ours ne se lassait pas de le questionner sur son pays, ses cruels frères... Parfois, très vite, pour qu'il ne gèle pas, il le sortait de dessous sa fourrure et le contemplait avec la même admiration qu’il montrait devant l’Aurore. De son coté, le Papillon aimait ce gros Ours qui rêvait, comme lui, de toucher les couleurs du ciel... Et il se sentait fier des compliments de son compagnon.
"Voilà au moins quelqu' un, se disait-il avec fierté, qui ne juge pas les gens sur leur apparence !"
Mais le Papillon n'était pas fait pour la vie dans le Nord... Malgré la chaleur de son ami, il se languissait de sa maison, du soleil, de son petit monde bariolé, et les évoquer pour l’Ours rendait l'exil encore plus pénible. Un papillon ne peut pas vivre sans fleurs. Allez donc trouver des fleurs sur la banquise !
Le pire était que ses belles couleurs, motif de la vénération de l’Ours pour cet insecte, commençaient à pâlir et à s'étioler. Très vite, l’Ours s'inquiéta : il réalisa que son ami était malade, très malade, et il prit peur de le perdre. Pour le sauver, il n'y avait qu'une solution : le ramener chez lui. Prenant bien soin de ne pas mettre la tête sous l'eau pour ne pas le noyer, l’Ours partit, à la nage, à travers les mers et les océans, plus loin que, de mémoire d’ours, on était jamais allé. Dès qu’il fit assez chaud pour qu'il puisse sortir les antennes, le Papillon guida l’Ours vers le large, vers cette terre promise qui ressemblait à l’Aurore posée sur terre.
Lorsque, enfin, l’île fut en vue, l’Ours vit le Papillon régénérer. Ses couleurs étaient à nouveau éclatantes, et il volait, heureux, dans un courant d'air familier... L’OURS, de son coté, trouvait cet endroit merveilleux. Tout était si beau... Sous son regard ébahi, des dizaines, non, des centaines, non, des milliers de papillons voletaient, au-dessus d'un champ de fleurs... Des fleurs ! Le Papillon lui en avait parlé, mais il y a un monde entre la description, aussi réaliste soi-elle, et le plaisir de se rouler dans les fleurs odorantes. Et les papillons ! Comment cet enchantement de mille couleurs pouvait-il être les cruels insectes qui se moquaient de son Papillon ?
Les papillons, de leur coté, admiraient l’Ours, qui était extrêmement massif et fort, deux qualités qu’ils n'avaient pas et qu’ils désiraient comme l’ours désirait leurs ailes fines et colorées. Ils se mirent à tourner autour de lui, à qui mieux mieux, chacun essayant d'éclipser le voisin, dans une ronde effrénée dont le petit Papillon fut bientôt exclu. Triste et déçu de se voir ignoré par celui qu’il prenait pour son meilleur ami, Papillon se mit à voleter loin, de plus en plus loin, vers le port, vers les hommes, vers les bateaux...
Mais l’Ours, n'étant pas habitué au climat tropical, se mit bientôt à souffrir de la chaleur, tout comme le Papillon avait souffert du froid, au pôle Nord. Sa belle fourrure, qui faisait sa fierté, se mit à partir par plaques. Il essaya d'en parler aux papillons qui se disputaient ses faveurs, mais il réalisa qu’ils se fichaient pas mal de lui, de ce qu’il était vraiment, de ce qu’il pensait et aimait. Pour eux, il n'était qu’un trophée, un animal qu’ils aimaient se vanter d'avoir dompté. Le petit papillon, lui, le comprendrait ! Mais impossible de retrouver son ami dans la ronde de couleur qui l'entourait. Trop tard. Il était parti. L’Ours se demanda pourquoi il avait ça, mais il réalisa avoir agit exactement comme les papillons : il ne s'était pas soucié de ses sentiments, ne s’intéressant qu’à ses couleurs. Mais il pouvait encore se rattraper...
L’Ours se mit à courir vers le port, se guidant à l'odeur des hommes. Les papillons, autour de lui, lui demandaient pourquoi il s'intéressait à ce vilain Papillon, avec son aile brûlée, mais l’Ours ne répondait pas. Sa fourrure ne le préoccupait plus, il sentait à peine la chaleur peser sur lui, dans sa hâte de s'expliquer. Arrivé à la ville, il ralentit un peu le pas. Il se sentait observé, montré du doigt par les humains qui tournait autour de lui comme des mouches... car l’Ours avait découvert les mouches, également. Décidément, le pays de Papillon n'était pas pour lui.
Papillon, avant d'atteindre le port, s'était arrêté lécher un fruit. En entendant les rumeurs de la foule, il comprit, sans saisir le sens du langage des hommes, qu’il se passait quelque chose d'extraordinaire. Et quoi de plus extraordinaire qu’un ours polaire sur une île tropicale ? Vite, il s'envola, pour voir ce qui donnait naissance à tout ce bruit. En effet, c’était bien l’Ours !
Bien des années plus tard, les habitants de l’île se rappelèrent encore ce fabuleux spectacle, cet ours descendu en ville, arrêté par un simple papillon...
<<Que me veux-tu ? Pourquoi m'a-tu suivi ? demanda le petit Papillon, furieux, posé délicatement sur l'énorme truffe de l'Ours.
_Calmes-toi ! Je suis venu te parler.
_C'est tout ?
_Et... et m'excuser. Je sais que j'ai mal agis, en ne me souciant plus de toi, tout simplement parce que tes frères m'admiraient...
_Tu les as préférés, simplement parce qu'ils sont plus beaux que moi !
_Plus beaux que toi ? demanda l’Ours, ébahi. Comment pourrait-on être plus beau que toi ?
_Mon aile... Papillon, un peu honteux, lui montra sa brûlure. Elle est laide, n'est-ce pas ?
A sa grande stupéfaction, l'Ours éclata de rire.
_Laide ? Ton aile ? Mais elle est magnifique ! Regarde ces couleurs chaudes et vives, regarde ces formes étranges et bariolées ! Comment pourrait-elle être laide ?
_Mais celles des autres papillons...
_Elles sont toutes pareilles ! La tienne, elle, a une couleur unique au monde : une bordure ocre... Et de toute façon, tu pourrais bien t’être brûlé toute l'aile, tu resterais le Papillon qui m’a permis de toucher la couleur du ciel, et qui m’a guidé plus loin que, de mémoire d’Ours, on était jamais allé... Excuse moi d'avoir oublié tout ce que je te dois. Tu es mon ami, et nous le resterons toujours. >>
Emu, Papillon frotta ses ailes sur le museau de l’Ours, comme pour le remercier. Mais il sentit la fourrure qui commençait à tomber... Sa belle fourrure ! Vite, il fallait le protéger de la chaleur. Papillon appela à l'aide tous ses frères qui voletèrent autours de l’Ours, formant un gigantesque courant d'air... Mais, hélas, ce ne fut pas suffisant. Il n’y avait plus qu'une solution : l’Ours devait rentrer au Royaume de Glace. Désolé, il fit ses adieux au Papillon et à tous ses frères, et partit.
On raconte que, des années et des années plus tard, les descendants de l’Ours et du Papillon se rencontrèrent dans un zoo, en France, et qu’ils furent amis. Mais ceci est une autre histoire.
FIN
De Lima
Jeudi 13 août 2009 à 15:21
La princesse aux longs cheveux lisses... qui rêvait de les avoir frisés !
Tony Rebecchi en quelques mots
écrivain polyglotte et poète globetrotter,
Tony Rebecchi est un écrivain engagé.
Auteur aussi bien d'essais intellectuels
que de contes pour enfants,
il veut rendre le monde meilleur.
Sa présentation du conte
La princesse aux longs cheveux lisses est une
des oeuvres d'un projet visant à offrir
des productions (professionnelles) uniques et originales
pour les élèves de la classe CP de Woerth en Alsace
La petite Florence avait donné
pour thème "Princesse Florence"...
Je vous en fais également profiter !
Dimanche 9 août 2009 à 14:15
- Bien sûr chérie, mais quel genre d'histoire ?
- J'en voudrais une avec des chevaliers, des princesses, des magiciens. Tu vois, comme celle de l'autre jour, quand on s'était endormies avant la fin, et qu'on avait ri au réveil de la situation. Une mère et sa fille endormies dans une chambre de princesse. Oh oui, maman, je voudrais que tu me racontes cette histoire à nouveau. Je veux encore savoir comment le chevalier délivra la princesse des griffes de la sorcière, comment la citrouille s'était transformée en cent carottes, et comment une de ces carottes s'était transformée une robe de bal pour la princesse. Tu sais que je n'aime pas Cendrillon, l'histoire me paraît plate, sans ce grain de magie que toi, tu m'offres si bien avec ton histoire. Et c'est justement pourquoi j'aime cette histoire. Là, il n'y a pas besoin de carrosse, non ! Les papillons, groupés, peuvent transporter la princesse (grâce à l'aide des fées, qu'il ne faut surtout pas négliger). Elle déborde de rebondissements, tu sais, quand par exemple la princesse trébuche et trouve un anneau dans le Bois aux Merveilles, anneau, qu'elle mettra à son doigt seulement lorsqu'elle épousera le chevalier (mais on ne saura si c'est vrai que si tu reprends l'histoire au début. Tu te souviens, nous nous étions endormies sans avoir entendu la fin) ou encore que le chevalier frappe à toutes les portes de chaque maison du pays (ce qui fait un certain nombre quand on sait qu'une maison compte au moins sept portes !) afin de trouver des choux, pour alimenter le potage. Avec seulement des carottes, le bouillon n'aurait jamais été assez bon pour l'offrir à une princesse. Les princesses ne mangent pas n'importe quoi ! Tu vois, maman, je veux rêver, pour me dire que la vie c'est pas si dur qu'elle n'y paraît. Et comme tu es ma conteuse de rêves préférées… j'aimerais que tu me racontes cette histoire, s'il te plaît…
- Je commence par le début ? dit-elle après avoir ri.
- Oh oui ! Bien sûr ! Et surtout, n'oublie aucun détail, l'ensemble d'entre eux donnent leur arôme à tes histoires… Cet arôme doux, maman, je suis certaine qu'aucune autre mère ne saurait le donner. Il est si bon, il est si frais, il est tellement adapté à ces histoires… Et cet arôme, tu sais, c'est le petit plus qui, une fois que tu as fini de me raconter toutes ces histoires de chevalier et de princesse, me permet de basculer dans un monde de rêves et de magie… »
Comme elle disait ça, sa mère la sentait s'endormir sur son bras. Néanmoins, elle commença à raconter le sauvetage de la princesse parce que cette histoire, c'était sa part de rêve à elle aussi, un lien minuscule avec l'enfance et la princesse qu'elle rêvait de devenir. "
Une histoire de Chevaliers et de Princesses par Joker-artistique.
Samedi 1er août 2009 à 10:53
<< Introduction